Comme décrit dans la Fiche d'information, les femmes couvrent à peu près 48 % du nombre de migrants à travers le monde et ont toujours migré dans une proportion semblable aux hommes. Cependant, ces dernières années, l’expression « féminisation des migrations » reflète la tendance croissante des femmes et filles à migrer d’elles-mêmes, et plus uniquement pour des raisons de regroupement familial.
Ce phénomène entraîne de nouveaux défis, en lien avec l’accroissement de la vulnérabilité au cours du cycle migratoire, mais aussi de nouvelles opportunités, les femmes et filles migrantes obtenant ainsi accès à l’emploi, à l’éducation et à des ressources financières. Il semble que la dimension de genre dans le cadre de la migration soit actuellement perçue, et fasse l’objet de législations, sous l’angle de deux pôles opposés : protection et autonomisation.
En tant que dispositif de mise en place de capacités, MIEUX a soutenu à plus de 30 occasions depuis 2009 le développement de politiques liées à la question des migrations. Sur la base de cette expérience, MIEUX a analysé certaines de ses plus récentes Actions dans le domaine du développement de politiques au Costa Rica, au Madagascar, à Maurice et en Sierra Leone afin d’examiner comment le concept de genre a été abordé, en vue d’extraire certaines recommandations visionnaires pour l’avenir.
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Sur la base d’une évaluation préliminaire, MIEUX a conclu d’une part que l’élaboration de politiques migratoires a souvent favorisé une approche neutre en matière de genre. D’autre part, on a assisté à une tendance à se concentrer exclusivement sur les femmes en tant que groupe vulnérable, négligeant ainsi la fonction d’agent des femmes et des filles en lien avec la migration, le développement et la sécurité.
De plus, bien que l’intégration de la dimension de genre implique aussi les hommes et les garçons, il est également intéressant de noter que, lorsqu’on analyse les mesures de protection pour les migrants, la majorité d’entre elles font référence aux femmes, qui sont classées comme un groupe vulnérable à des formes d’exploitation multiples et spécifiques.
Reconnaître le rôle central du genre tout au long du processus et de l’expérience migratoires constitue le point de départ au développement et à la mise en œuvre ultérieurs de politiques intégrant la dimension de genre. Sur la base de ces conclusions, MIEUX propose quelques pistes pour progresser vers une approche plus inclusive et responsabilisante dans l’élaboration de politiques publiques :
- Durant la phase de planification, MIEUX propose que d’intégrer la dimension de genre, et en particulier de l’analyser comme un facteur déterminant dans la migration, étant entendu que la dimension de genre englobe les hommes et les garçons.
- Durant la phase de formulation et d’adoption de politiques, MIEUX propose d’inclure des mesures politiques qui accroissent la protection des migrantes, telles que : le développement de systèmes de visas pour le personnel domestique et soignant, suivant les exemples de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni ; le renforcement de politiques de protection sociale ; et la conduite d’une évaluation de la façon dont d’autres politiques sectorielles pourraient intégrer une dimension de genre.
- Durant la phase d’évaluation, des indicateurs sexospéciques qui correspondent aux principaux objectifs établis dans la politique peuvent garantir des mécanismes de suivi appropriés pour les décideurs et/ou organisations.
En outre, cette mise en place de capacités est nécessaire pour créer une plus large compréhension des avantages offerts par l’amélioration des structures et de la dynamique de relations sexospécifiques. MIEUX est un outil utile qui peut, d’une part, sensibiliser des pays partenaires à l’importance de l’inclusion de la dimension de genre dans ses activités de mise en place de capacités et, d’autre part, créer une plus solide compréhension de la pertinence d'inclure une perspective sexospécifique dans les politiques migratoires. Chaque future intervention doit inclure des dispositions sur la dimension de genre pour souligner son importance.
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La publication d’aujourd'hui compte parmi les nombreuses activités qui se tiennent tout au long de 2018 pour commémorer les dix années d’existence de l’initiative MIEUX : en combinaison avec une série d’événements au cours de l’année 2018, MIEUX souhaite réfléchir sur ses réalisations tout en proposant des exemples pratiques, nouveaux et consolidés, de coopération entre l’UE et des pays partenaires dans tous les domaines de la migration.
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