L'ICMPD a réuni plus de 300 ministres, hauts responsables politiques, missions diplomatiques et experts influents dans le domaine de la migration pour la seconde Conférence de Vienne sur les migrations (VMC) à l'Académie autrichienne des sciences les 23 et 24 octobre 2017.
Après la cérémonie d'ouverture et le panel de hauts responsables politiques du lundi, le mardi a laissé place à une discussion entre deux panels sur le thème de cette année : « Partenariats de migration - cadres pour une migration sûre, ordonnée et régulière ». Le thème reflète les conclusions de l'événement de l'année dernière, ainsi que les développements politiques mondiaux des deux dernières années.
Pourquoi l'ICMPD discute-t-il des partenariats ?
En fait, depuis 2015, un éventail de nouveaux instruments promettant le « partenariat » comme principe sous-jacent derrière plusieurs modalités d'approches, de programmes et de mesures ont été lancés. Au niveau de l'UE, le Fonds fiduciaire pour l'Afrique de l'UE et le Cadre de partenariat pour les migrations, qui se basent sur le travail continu autour des partenariats de mobilité, constituent les principaux exemples de cette nouvelle approche.
En parallèle, la communauté internationale prépare le terrain pour la Conférence intergouvernementale de septembre 2018, lors de laquelle les deux nouveaux Pactes mondiaux pour les réfugiés et les migrants seront dévoilés. On espère que ces pactes vont, bien qu'ils soient non contraignants, améliorer la gouvernance de la migration au niveau international.
Malgré ces développements, le « fantôme du populisme » poursuit son essor à travers toute l'Europe. Face à un contexte de développement du nationalisme et de la xénophobie, comment des partenariats de migration peuvent-ils soutenir les hypothèses et les promesses nécessaires en vue d’apporter les changements fondamentaux requis pour une gestion de la migration réussie ?
Quelles conclusions ont été tirées lors de la Conférence de Vienne 2017 sur les migrations (VMC 2017) ?
Répartis en deux panels, les représentants des institutions de l'UE, des États membres de l'UE et de la Suisse, ainsi que les délégués des pays partenaires d'Afrique du Nord et subsaharienne, ont discuté des caractéristiques, des modalités et du potentiel des partenariats à la fois dans un contexte de crise et sur le long terme.
Une fois les discussions de la journée terminées, trois idées principales sont ressorties concernant le travail du programme MIEUX :
- Il n'y a pas de « Saint Graal »
La migration est complexe et nécessite par conséquent des solutions complexes. Une approche unique ne pourra jamais convenir dans toutes les situations. À l'heure où les partenaires se dirigent vers un engagement partagé pour la gestion des flux migratoires, un éventail de modalités de partenariat impliquant un panel d'acteurs en constante augmentation devront être dirigées, suivies et évaluées, en gardant à l'esprit que des formules rigides éprouvées ne s'appliquent pas systématiquement.
- Du point de vue du donateur à celui du partenaire
Les partenariats se basent sur la confiance et sur un sens de l'engagement partagé. Pour être durables, ils doivent refléter les intérêts et les priorités de toutes les parties impliquées. Dans le contexte de la migration, cela signifie que les accords entre l'UE et ses pays partenaires doivent intégrer les points de vue des pays d'origine et de transit et refléter leurs besoins continus dans l'ensemble des mécanismes de coopération disponibles.
- Sur le long terme, une approche holistique personnalisée est nécessaire
Les modèles de partenariat actuels sont en grande partie basés sur le principe « more for more ». Les panélistes ont suggéré de le changer en principe « complex for complex », en adaptant les réponses et les approches aux tendances, aux besoins et aux développements du partenariat.
Cela appellerait un tout nouveau modèle de cadre impliquant les pays d'origine, de transit et de destination en fonction des routes migratoires, et non des frontières nationales.
Ces partenariats de migration doivent être intégrés à la fois avec un package de coopération économique plus large et une stratégie régionale claire.
Ensuite, afin d'être réellement durable et significative pour les migrants, cette approche devra garder à l'esprit les stratégies qui promeuvent la migration circulaire, la réintégration dans les pays d'origine, ainsi que l'intégration sociale, « psychologique » et professionnelle dans les pays de destination.
En quoi cela est-il lié au programme MIEUX ?
En tant que mécanisme basé sur la demande spécialisé dans la mise à disposition d'une assistance technique à court terme par le biais d'activités personnalisées, la structure de MIEUX répond bien au besoin de mécanismes flexibles et basés sur la demande mentionné par toutes les parties lors de la Conférence de Vienne 2017 sur les migrations (VMC 2017).
L'utilité du programme MIEUX est prouvée par les chiffres : depuis 2009, plus de 100 États d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et du voisinage à l'est et au sud de l'UE ont sollicité l'assistance de MIEUX, dont plusieurs sur une base continue. L'éventail des sujets et domaines couverts s'est beaucoup développé pour refléter les tendances actuelles autour des débats politiques sur la migration et pour s'adapter aux besoins des pays partenaires.
En déployant des équipes mixtes d'experts de la migration de l'UE et des administrations des États du sud, MIEUX facilite l'échange de connaissances entre les spécialistes de la migration, ce qui permet à l'UE et aux pays partenaires de se soutenir mutuellement pour la gestion des opportunités et des défis courants posés par la migration.
Malgré sa nature de fonctionnement à court terme, MIEUX aide à mettre en place les fondations d'une coopération durable à long terme entre les acteurs intéressés des pays partenaires. Ancrée dans la méthodologie de « cycle politique public », chaque Action MIEUX est élaborée avec soin pour garantir appropriation, collaboration et durabilité.
Les partenariats - une exploration continue
La Conférence de Vienne sur les migrations de cette année est passée, mais l'ICMPD va continuer à explorer les concepts liés aux partenariats. Les principaux temps forts de la conférence sont dans la lignée des principales conclusions d'un événement organisé en septembre par le programme MIEUX lors duquel un groupe de spécialistes de la migration saisonnière et du développement ont discuté de la façon dont le développement des capacités joue un rôle dans le façonnage de partenariats de migration.
L'ICMPD et le programme MIEUX vont continuer à explorer ce sujet important dans le cadre de leurs efforts continus en vue de renforcer les capacités nationales et régionales afin de relever les défis actuels dans tous les domaines de la migration.
La « Conférence de Vienne sur les migrations » (VMC) est l'événement phare de l'année de l'ICMPD pour discuter des questions les plus brûlantes dans le domaine de la migration en rassemblant des hauts responsables politiques, des experts gouvernementaux, ainsi que des représentants du monde universitaire, des médias et de la société civile. La Conférence de Vienne sur les migrations aborde les questions d'un point de vue européen, mais également du point de vue de nos nombreux partenaires en dehors de l'Europe. Elle cherche à identifier les domaines dans lesquels des progrès ont été faits, mais tente également de repérer où des lacunes subsistent et des questions restent en suspens.
Pour plus d'informations sur l'édition 2017 et pour obtenir une liste complète des participants, rendez-vous sur le site Web de l'ICMPD.